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QUE DISENT NOS MAISONS DE NOUS ?

Il est toujours délicat d’expliquer la source d’une inspiration.

En l’occurrence, c’est assez banal : « une envie tenace d’avoir une maison à soi » !

Puis vient le cheminement : quelle en est la signification au-delà de la recherche graphique et concrète, qu’implique la notion de : « maison » ?

 

Quelle place lui octroie-t-on ?

 

Une foule de sentiments et sensations contradictoires :

  - foyer/cocon                prison/cage

  - abrite/rassure            étouffe/enferme

  - enracine enterre       réchauffe glace

Les demeures, comme leur nom l’indique, traversent les âges portant ainsi une belle ou pesante histoire.

Elles offrent un havre familial rassérénant ou restituent insidieusement par leurs murs les secrets et souffrances des générations précédentes.

Elles passent des uns aux autres via la succession comme une chance ou un handicap…

 

Ces profils de lieux tendent à disparaître petit à petit, ils sont revendus à des « étrangers » avec qui s’éteint leur passé ou est entretenu comme un patrimoine culturel et historique quand une personnalité éminente les a occupés ou s‘ils témoignent d’une période importante de notre histoire à tous…

Dans des films ou romans dramatiques, ces maisons transmettent leur « hérédité » comme une maladie contagieuse par le biais d’une atmosphère, des vestiges des vies antérieures, de présences, de spectres… auxquels on ne peut échapper et qui conduisent à la folie.

 

En ce qui me concerne, ce lieu n’existe pas .

 

J’ai grandi dans un appartement parisien sombre. Dans ces appartements, on ne fait que passer, on ne garde rien : le manque de place vous oblige à solder une partie de vos souvenirs plus souvent, chaque période est balayée pour laisser place aux suivantes.

 

Certes les circonstances confèrent ou non bienveillance et sécurité mais « l’histoire » ne s’écrit pas vraiment : les espaces ne sont pas fait pour la mémoire, le temps laisse sa marque avec le jaunissement de tout ! Les sons familiers ne se fixent pas, ils passent pour en accueillir de nouveaux et ainsi de suite.

 

Je voudrai pouvoir scarifier mes murs si cela me chante sans devoir me justifier, façonner mon terrier comme un animal, ne plus habiter les biens d’autrui, imprégner ce lieu de vie de ma chaleur et de ma gaieté qu’il me les restitue quand la mélancolie s’invite en colocataire pesant et indésirable.

 

Ces « lieux de vie » revêtent une importance bien différente pour les uns et les autres :

  - symbole de la famille, du nid

  - cité dortoir

  - grotte, lieu de repli

  - lieu d’accueil pour se réunir, inviter à partager

 

Il y a souvent plus d’amour et de chaleur dans des petits foyers que dans les châteaux imposant et ostentatoire ainsi qu’un socle et des racines humaines plus saines et rassurantes.

 

Désormais certains choisissent un mode de vie mobile pour fuir l’enfermement et le carcan sociétal et ce sans être issu d’un modèle culturel nomade, ils refusent l’ancrage, l’ « enracinement ». Leur vie est ailleurs, en mouvement.

Choix ou non choix…?

Je ne peux oublier ceux qui subissent l’absence de « toit » parce qu’ils ne peuvent pas « payer » ou parce que l’on ne veut pas d’eux… Dés lors ce qui était de l’ordre de l’habitat ludique ou momentané devient pérenne et pourtant dénué du moindre confort.

 

Déclinaison :

Château, résidence, demeure, maison, villa, domicile, foyer, bercail, refuge, gourbi, taudis, cabane, yourte, tente, camion, abri, caravane, rue, égouts, caniveaux, …

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